Tranche de vie poche...
Assise par terre à l’indienne, je cherchais en vain de l’inspiration pour passer le temps. Ken avait épousé Barbie au moins 3 fois, Monsieur Patate avait tous ses morceaux… j’en avais marre.
- Maman, est-ce qu’on s’en va bientôt ?
- Pas tout de suite, maman n’a pas fini.
La dame qui travaillait me faisait un beau sourire quand elle passait devant moi. Je lui rendais la pareille à chaque fois. Je l’aimais bien ! Je savais même son prénom.
- Elle est gentille Lise, hein maman ?
- Oui !
- Penses-tu qu’elle pourrait venir me garder à la maison ?
- Bien, non. Elle travaille déjà ici, elle ne peut pas être à deux places en même temps.
Après un léger soupire de déception et voyant qu’on n’était pas sur le point de partir, je m’emparai de mes cahiers à colorier et de mes crayons. Ce n’étaient pas des Prismacolor, mais à l’époque je m’en contentais amplement.
Mes dessins poussaient mon imaginaire à voyager. J’étais ailleurs. J’étais sur une plage avec des palmiers. J’étais au millieux d’un champs de fleurs où les grosses araignées effrayantes n’existaient pas. Chose certaine, je n’étais plus ici, dans cet endroit rempli de fumée, où j’étais seule dans mes pensées. Il n’y avait jamais d’enfants pour jouer avec moi ici. C’était très « platte » ici.
- Maman, j’ai fini mon dessin, est-ce qu’on y va ?
- Bientôt… maman a presque fini.
Qu’est-ce que c’était ce regard triste, déphasé ? Je l’ignorais à l’époque. Ce n’était pas les rayons cathodiques qui lui donnaient mal aux yeux. C’était probablement l’indignation. La honte d’avoir tout perdu. Encore une fois.
Elle avait dû passer deux semaines de salaire dans cette petite fente argentée.
Chiching!
Cerise – Cerise – Framboise.
- Tu peux t’habiller, Julie. On s’en va.
Contente d’arriver enfin à la maison, ma joie de sera que temporaire. Mon père est là mais il ne dit pas bonjour.
Viennent ensuite, en ordre croissant : questions, mensonges, engueulades, gros mots, insultes, claquage de porte.
En haut, dans ma chambre, j’avais déjà sorti mes crayons. Demain, lorsqu’on y retournera, encore, j’apporterai un beau dessin pour Lise. Un champs de fleurs, sans araignées… avec aussi des cerises et des framboises
_____________
*Personne n'a été frappé dans le tournage de ce scénario mais plusieurs personnes ont eu beauoup de peine.
**Merci, Loto-Québec...
- Maman, est-ce qu’on s’en va bientôt ?
- Pas tout de suite, maman n’a pas fini.
La dame qui travaillait me faisait un beau sourire quand elle passait devant moi. Je lui rendais la pareille à chaque fois. Je l’aimais bien ! Je savais même son prénom.
- Elle est gentille Lise, hein maman ?
- Oui !
- Penses-tu qu’elle pourrait venir me garder à la maison ?
- Bien, non. Elle travaille déjà ici, elle ne peut pas être à deux places en même temps.
Après un léger soupire de déception et voyant qu’on n’était pas sur le point de partir, je m’emparai de mes cahiers à colorier et de mes crayons. Ce n’étaient pas des Prismacolor, mais à l’époque je m’en contentais amplement.
Mes dessins poussaient mon imaginaire à voyager. J’étais ailleurs. J’étais sur une plage avec des palmiers. J’étais au millieux d’un champs de fleurs où les grosses araignées effrayantes n’existaient pas. Chose certaine, je n’étais plus ici, dans cet endroit rempli de fumée, où j’étais seule dans mes pensées. Il n’y avait jamais d’enfants pour jouer avec moi ici. C’était très « platte » ici.
- Maman, j’ai fini mon dessin, est-ce qu’on y va ?
- Bientôt… maman a presque fini.
Qu’est-ce que c’était ce regard triste, déphasé ? Je l’ignorais à l’époque. Ce n’était pas les rayons cathodiques qui lui donnaient mal aux yeux. C’était probablement l’indignation. La honte d’avoir tout perdu. Encore une fois.
Elle avait dû passer deux semaines de salaire dans cette petite fente argentée.
Chiching!
Cerise – Cerise – Framboise.
- Tu peux t’habiller, Julie. On s’en va.
Contente d’arriver enfin à la maison, ma joie de sera que temporaire. Mon père est là mais il ne dit pas bonjour.
Viennent ensuite, en ordre croissant : questions, mensonges, engueulades, gros mots, insultes, claquage de porte.
En haut, dans ma chambre, j’avais déjà sorti mes crayons. Demain, lorsqu’on y retournera, encore, j’apporterai un beau dessin pour Lise. Un champs de fleurs, sans araignées… avec aussi des cerises et des framboises
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*Personne n'a été frappé dans le tournage de ce scénario mais plusieurs personnes ont eu beauoup de peine.
**Merci, Loto-Québec...
posted by djue at
19:40
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